Lutte contre la fraude dans les courses en ligne : panorama des mesures légales en place

Alors que le commerce en ligne connaît une croissance exponentielle, les fraudes et escroqueries qui l’accompagnent sont devenues un véritable fléau pour les consommateurs et les entreprises. Face à cette menace grandissante, diverses mesures légales ont été mises en place pour prévenir, détecter et sanctionner les auteurs de ces méfaits. Cet article vous propose un tour d’horizon des principales dispositions législatives et réglementaires visant à lutter contre la fraude dans les courses en ligne.

1. La protection des données personnelles : un enjeu majeur pour la sécurité des transactions en ligne

La protection des données personnelles est au cœur de la lutte contre la fraude dans le commerce en ligne. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur le 25 mai 2018, représente à cet égard un bouleversement majeur dans l’arsenal législatif européen. Il impose aux entreprises et organisations traitant des données personnelles de mettre en place des mesures techniques et organisationnelles appropriées pour assurer leur sécurité.

Ce dispositif européen vise notamment à prévenir les atteintes aux données personnelles, telles que le vol ou la divulgation illicite, pouvant favoriser la commission de fraudes lors des transactions en ligne. En cas de manquement à leurs obligations, les entreprises encourent des sanctions financières pouvant atteindre jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires mondial.

2. La lutte contre la fraude en matière de paiement électronique

Le paiement électronique constitue un vecteur privilégié de la fraude en ligne. Pour y remédier, le législateur européen a adopté en 2015 la directive sur les services de paiement (DSP2), qui renforce notamment les exigences en matière d’authentification forte du client.

Depuis le 14 septembre 2019, les prestataires de services de paiement sont ainsi tenus d’appliquer une authentification renforcée pour les transactions à distance. Cette mesure vise à garantir que l’utilisateur est bien celui qu’il prétend être, grâce à la combinaison d’au moins deux éléments parmi trois catégories : possession (carte bancaire), connaissance (mot de passe) et inherence (empreinte digitale). En cas de non-respect de ces obligations, les prestataires s’exposent à des sanctions administratives et pénales.

3. Les mesures de prévention et de détection des fraudes

Les acteurs du commerce en ligne sont également tenus de mettre en œuvre des mesures destinées à prévenir et détecter les fraudes. Parmi celles-ci figurent notamment :

  • L’utilisation de systèmes anti-fraude permettant d’analyser chaque transaction et d’en évaluer les risques ;
  • La mise en place de contrôles internes et d’audits réguliers pour vérifier la conformité des pratiques avec la législation en vigueur et identifier les éventuelles failles de sécurité ;
  • La réalisation d’études de vulnérabilité afin d’anticiper les scénarios de fraude et d’adapter en conséquence les dispositifs de protection.

Ces mesures peuvent être complétées par des actions de formation et de sensibilisation destinées à renforcer la vigilance des collaborateurs face aux risques de fraude.

4. La coopération entre les acteurs du commerce en ligne et les autorités compétentes

Pour lutter efficacement contre la fraude dans les courses en ligne, une étroite coopération entre les acteurs du secteur et les autorités compétentes est indispensable. Cette collaboration peut prendre différentes formes :

  • L’échange d’informations sur les techniques de fraude et leurs auteurs présumés ;
  • Le signalement des fraudes constatées auprès des services spécialisés, tels que la plateforme Pharos en France ;
  • L’assistance technique et juridique apportée par les autorités aux entreprises victimes de fraude.

Cette coopération permet notamment d’accroître l’efficacité des enquêtes menées par les services répressifs, ainsi que la prévention des nouveaux types de fraude.

5. Les sanctions encourues par les auteurs de fraudes dans le commerce en ligne

Les auteurs de fraudes dans les courses en ligne encourent des sanctions pénales et civiles, dont la nature et la sévérité varient selon la gravité des infractions commises. Parmi les principales dispositions répressives figurent :

  • L’escroquerie, punie de 5 ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende ;
  • Le détournement de fonds, passible de 3 ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende ;
  • L’abus de confiance, sanctionné par 3 ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende ;
  • La fraude informatique, réprimée par une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et une amende de 150 000 €.

En outre, les personnes condamnées pour fraude peuvent se voir interdire l’exercice de certaines activités professionnelles ou commerciales, ainsi que l’usage des moyens de paiement électroniques.

Au regard des dispositifs législatifs et réglementaires présentés ci-dessus, il apparaît que la lutte contre la fraude dans les courses en ligne constitue une priorité pour le législateur, tant au niveau national qu’européen. Les entreprises doivent se montrer particulièrement vigilantes quant au respect des différentes obligations qui leur incombent, sous peine de s’exposer à des sanctions aussi bien financières que pénales. De leur côté, les consommateurs doivent également adopter un comportement responsable et sécurisé lors de leurs transactions en ligne, afin de minimiser les risques de fraude.